En France, les littoraux métropolitains et ultramarins abritent une biodiversité marine méconnue. Si dauphins et phoques font partie des rencontres maritimes les plus populaires, certaines espèces beaucoup plus discrètes, voire étranges, peuplent nos eaux.
Voici un tour d’horizon de ces animaux marins insolites que l’on peut croiser dans l’Hexagone, parfois là où on ne les attend pas.
Le poisson-lune, un géant placide venu du large
Aussi appelé môle (Mola mola), ce poisson au corps aplati et à l’allure presque préhistorique peut mesurer jusqu’à 3 mètres d’envergure. Il fréquente régulièrement les eaux françaises, notamment au large de la Méditerranée ou dans le golfe de Gascogne.
Souvent observé en surface, il donne l’impression de léviter dans l’eau, ce qui déroute même les pêcheurs.
En France, les observations de poissons-lunes se multiplient à la belle saison, notamment en juillet et août.
Le lièvre de mer, une limace géante et fascinante
Il ne court pas, il nage… et il intrigue. Le lièvre de mer (Aplysia punctata) est une sorte de limace marine qui peut atteindre 20 à 40 cm de long. Il est totalement inoffensif pour l’humain.
On le trouve sur les fonds sableux ou rocheux de la Manche, de l’Atlantique et de la Méditerranée.
Lorsqu’il se sent menacé, il libère un nuage d’encre violette, à la manière des céphalopodes.
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Le syngnathe, cousin du hippocampe
Souvent confondu avec une algue flottante, le syngnathe est un poisson tubulaire étonnant, proche parent de l’hippocampe. Il vit camouflé dans les herbiers de posidonie ou de zostère.On le rencontre en Méditerranée, dans le bassin d’Arcachon, ou en Bretagne sud.
Le syngnathe est un indicateur de bonne santé des écosystèmes littoraux.
L’ophiure, l’étoile de mer articulée
Ressemblant à une étoile de mer avec des bras très fins et flexibles, l’ophiure est un échinoderme nocturne qui vit dans les fonds rocheux ou les zones sableuses. Certaines espèces s’activent au crépuscule pour filtrer l’eau ou se nourrir de particules.
Invisible à marée haute, elle peut être découverte à marée basse dans certaines zones atlantiques ou méditerranéennes.
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Le bernard-l’ermite pagure, crustacé opportuniste
Contrairement à son cousin des aquariums tropicaux, le pagure que l’on trouve en France n’habite pas de coques colorées mais des coquilles d’escargots marins abandonnées.
Ce crustacé marcheur, plutôt timide, est pourtant commun sur les plages de Bretagne et de Vendée.
Observez attentivement les coquillages vides à marée basse : certains bougent tout seuls…
Le poulpe commun, maître du camouflage
Le poulpe commun (Octopus vulgaris) vit sur les côtes méditerranéennes, atlantiques et même en Manche. Il est capable de modifier à la fois sa couleur et sa texture pour se fondre dans son environnement.
Doté d’une intelligence remarquable pour un invertébré, il peut ouvrir un bocal ou manipuler des objets pour se nourrir.
C’est l’un des animaux marins les plus fascinants à observer en plongée ou en apnée.
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La salpe, un fantôme flottant méconnu
Transparente, gélatineuse, souvent confondue avec un sac plastique… la salpe est en réalité un animal. Ce tunicier pélagique filtre le plancton en se déplaçant lentement en colonie. On peut en croiser dans les eaux méditerranéennes ou au large de l’Atlantique, surtout après des périodes de mer calme.
Contrairement aux méduses, les salpes ne piquent pas et sont totalement inoffensives.
Où et quand observer ces espèces marines en France ?
Certaines de ces espèces peuvent être observées toute l’année, mais les meilleurs moments restent le printemps et l’été, lorsque la mer est plus calme et les eaux plus chaudes.
Les spots à privilégier :
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Méditerranée : Calanques, Côte Vermeille, Corse, Var
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Atlantique : île d’Oléron, bassin d’Arcachon, côte basque
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Manche : presqu’île de Crozon, plages du Cotentin
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Outre-mer : la biodiversité y est encore plus riche (ex. Polynésie, Mayotte, Réunion)
Quelques conseils pour une observation responsable :
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Ne touchez jamais les animaux marins, des catastrophes peuvent vite arriver comme ce bébé orque piégé par une corde en Russie : symbole du danger des déchets marins
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Privilégiez l’apnée ou la randonnée palmée aux bouteilles dans les zones sensibles
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Évitez les zones protégées sans encadrement ou autorisation
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Ne ramassez pas les coquillages habités
Une richesse marine à préserver
La France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive au monde, ce qui en fait un territoire maritime exceptionnel.
Pourtant, beaucoup d’espèces restent invisibles aux yeux du grand public. Les découvrir, c’est aussi mieux comprendre l’importance de protéger ces milieux.
Sources :
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Publications scientifiques sur la faune benthique et pélagique en zone tempérée