Baleines, dauphins et phoques : le sommet de l’océan à Nice peut-il sauver ces mammifères de l’extinction ?

Chaque année, des milliers de baleines, dauphins et phoques disparaissent, victimes de la pollution, de la surpêche et du réchauffement des océans. Alors que la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 2025) s’ouvre à Nice, une question cruciale s’impose : ce sommet international peut-il vraiment inverser la tendance et sauver ces mammifères marins de l’extinction ?

Au petit matin, sur la plage de la baie de Somme, des bénévoles veillent silencieusement sur un groupe de phoques endormis. À quelques milliers de kilomètres de là, au large de la Méditerranée, des dauphins bondissent près d’un chalutier, tandis que les baleines entament leur longue migration, traversant des eaux de plus en plus hostiles. Ces scènes, à la fois fragiles et majestueuses, illustrent l’urgence qui anime la communauté scientifique et les défenseurs de l’océan réunis à Nice pour le sommet de l’océan à Nice.

Face à la multiplication des menaces – pollution plastique, captures accidentelles, bruit sous-marin, dérèglement climatique – le sort de ces mammifères marins emblématiques est plus incertain que jamais. Pourtant, l’espoir renaît avec ce sommet mondial, où chefs d’État, chercheurs et ONG s’engagent à trouver des solutions concrètes pour préserver la biodiversité marine. Quels sont les enjeux de cette conférence ? Les mesures annoncées seront-elles à la hauteur pour protéger baleines, dauphins et phoques ? Plongée au cœur d’un rendez-vous décisif pour l’avenir de nos océans.

Le sommet de l’océan à Nice : une mobilisation inédite pour la biodiversité marine

Du 9 au 13 juin 2025, Nice accueille la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), un événement d’une ampleur jamais vue en France. Plus de cent États, une cinquantaine de chefs d’État et de gouvernement, des scientifiques, ONG, entreprises et citoyens se réunissent pour accélérer la protection de l’océan et de ses habitants.

« On n’a jamais rassemblé dans l’histoire de l’humanité autant de mondes pour les océans. […] On va y arriver au 30 %. Et on ne lâchera rien. »
Emmanuel Macron, Président de la République, lors de l’ouverture du sommet de l’océan à Nice

L’objectif phare : protéger efficacement 30 % des océans d’ici 2030, un engagement clé pour enrayer le déclin de la biodiversité marine et donner une chance de survie aux espèces les plus menacées.

Baleines, dauphins et phoques : des sentinelles en danger

Les baleines, dauphins et phoques sont bien plus que des symboles de la vie marine : ils jouent un rôle écologique essentiel dans la santé des océans. Pourtant, ces mammifères marins subissent de multiples pressions :

  • Collisions avec les navires : chaque année, des dizaines de baleines et de dauphins meurent percutés par des bateaux, notamment en Méditerranée et dans l’Atlantique nord.
  • Pollution plastique et chimique : ingestion de déchets, contamination des tissus, perturbation des cycles de reproduction.
  • Captures accidentelles : les filets de pêche restent l’une des principales causes de mortalité chez les dauphins et les phoques.
  • Bruit sous-marin : le trafic maritime et les activités industrielles perturbent la communication et l’orientation des cétacés.
  • Changement climatique : modification des courants, raréfaction des proies, acidification des océans.

Selon les dernières études, près de 75 espèces marines sont concernées par les collisions avec les navires, dont les baleines, dauphins et phoques .

Portraits d’espèces emblématiques

Espèce Statut Menaces principales Zone d’observation
Baleine bleue En danger Collisions, pollution, bruit Méditerranée, Atlantique
Dauphin commun Vulnérable Captures accidentelles, pollution Golfe de Gascogne, Méditerranée
Phoque gris Quasi menacé Dérangement, pollution, pêche Manche, Atlantique, baie de Somme

La longévité exceptionnelle des baleines fascine autant qu’elle interroge : certaines espèces, comme la baleine boréale, peuvent vivre plus de deux siècles. Cette incroyable durée de vie, fruit d’une évolution adaptative et de mécanismes biologiques uniques, fait l’objet de nombreuses recherches. Pour en savoir plus sur les secrets de la longévité des géants marins, découvrez notre dossier complet sur la longévité des baleines.

Le rôle clé des aires marines protégées au sommet de l’océan à Nice

Au centre des débats du sommet de l’océan à Nice, les aires marines protégées (AMP) apparaissent comme l’une des solutions les plus efficaces pour sauvegarder les mammifères marins.

  • Une AMP est un espace délimité où la nature et les espèces bénéficient d’une protection renforcée : limitation ou interdiction de la pêche, du transport maritime, des activités industrielles.
  • Les AMP visent à préserver les habitats essentiels à la reproduction, à l’alimentation et à la migration des baleines, dauphins et phoques.
  • Actuellement, seuls 2,8 % des océans bénéficient du plus haut niveau de protection, loin de l’objectif des 30 % fixé pour 2030.

« Les AMP sont généralement choisies pour couvrir des zones d’intérêt du fait de leur importance pour le maintien des populations de différentes espèces sensibles comme les baleines et les dauphins. »
Lénaïck Menot, chercheuse à l’Ifremer

Des solutions innovantes pour limiter les menaces

Au-delà des AMP, le sommet de l’océan à Nice met en avant des initiatives concrètes pour réduire les risques pesant sur les mammifères marins :

  • Technologies de détection : systèmes embarqués sur les navires pour repérer en temps réel la présence de cétacés et éviter les collisions (ex : REPCET en Méditerranée).
  • Fermetures temporaires de zones de pêche lors des pics de présence des dauphins et baleines.
  • Surveillance par drones et robots sous-marins pour mieux comprendre les déplacements et adapter les mesures de protection.
  • Mobilisation citoyenne : sensibilisation du public, implication des pêcheurs, campagnes d’observation participative.

Le sommet de l’océan à Nice : un tournant pour la protection des mammifères marins ?

Le sommet de l’océan à Nice marque une étape décisive pour la sauvegarde des baleines, dauphins et phoques. Grâce à la mobilisation de la communauté internationale, de nouveaux engagements sont pris pour renforcer la protection des océans et lutter contre les menaces qui pèsent sur ces espèces.

Mais la réussite de ces ambitions dépendra de la mise en œuvre concrète des mesures annoncées : extension des aires marines protégées, financement de la recherche, implication des acteurs locaux et contrôle des activités humaines. La société civile, les scientifiques et les décideurs sont désormais appelés à transformer les promesses du sommet de l’océan à Nice en actions durables et mesurables.

« Protéger les mammifères marins, c’est préserver l’équilibre de l’océan tout entier. Le sommet de l’océan à Nice nous donne une chance unique d’agir, mais il faudra la saisir collectivement. »
Océanographe, participant à l’UNOC 2025

À retenir : pourquoi le sommet de l’océan à Nice est crucial pour les baleines, dauphins et phoques

  • Une mobilisation internationale sans précédent pour la protection de l’océan et de ses espèces emblématiques.
  • Des objectifs concrets : 30 % d’aires marines protégées d’ici 2030, lutte contre la pêche illégale, innovations technologiques.
  • Des solutions à la croisée de la science, de la politique et de l’engagement citoyen.
  • Un enjeu vital : préserver les mammifères marins, sentinelles de la santé de nos océans.

Parmi les dangers récents, la prolifération d’algues toxiques représente une menace croissante pour les mammifères marins. En Californie, des épisodes spectaculaires ont provoqué l’asphyxie de dauphins, baleines et otaries, illustrant la fragilité des écosystèmes face aux déséquilibres environnementaux. Retrouvez notre enquête sur les animaux marins victimes d’algues toxiques.

Le sommet de l’océan à Nice sera-t-il à la hauteur des espoirs ? L’avenir des baleines, dauphins et phoques – et de nos océans – en dépend.