Serpents, poissons tropicaux, lézards rares… Les aquariums, terrariums et volières de nombreux passionnés pourraient bientôt se retrouver bien vides.

La Commission européenne prépare en effet une réglementation inédite visant à restreindre fortement la liste des animaux exotiques autorisés chez les particuliers. 

Ce projet s’inscrit dans le cadre de la stratégie européenne pour la biodiversité 2030 et des discussions sur le bien-être animal menées au sein du Parlement européen (source : Commission européenne, DG Environnement, 2023)

Une liste stricte des animaux autorisés en préparation

Jusqu’à présent, il suffisait simplement de respecter quelques interdictions précises (comme les espèces protégées par la CITES ou les espèces venimeuses) pour pouvoir adopter presque n’importe quel animal exotique.

Mais bientôt, la situation pourrait s’inverser : seules quelques espèces seraient autorisées à la domestication, tandis que tous les autres animaux deviendraient interdits à l’élevage ou à l’adoption sans dérogation.

Pour en savoir plus sur les bactéries bénéfiques pour aquarium, consultez cet article.

Animaux concernés par la réforme Situation actuelle Futur sous la nouvelle réglementation
Serpents non venimeux (python, boa…) Légaux sauf exceptions précises Seulement si listés comme autorisés
Poissons tropicaux (discus, scalaire…) Largement en vente Sous réserve de leur inscription sur la liste
Iguanes, geckos, varans, caméléons Acquisition possible via élevages spécialisés Autorisation ponctuelle pour quelques espèces seulement
Oiseaux exotiques (perruches, touis…) Présents chez de nombreux particuliers Exclusion possible pour certains oiseaux rares
Mammifères rares (furets, écureuils, hérissons…) Certains accessibles sous conditions Beaucoup pourraient disparaître du marché légal

Le principe retenu est d’établir, au niveau européen, une liste positive des animaux autorisés, afin d’assurer la sécurité des poissons.

Cette logique est déjà appliquée dans certains pays comme la Belgique depuis 2009 (arrêté royal du 16 juillet 2009).

  • Entrée en vigueur attendue dans les prochains mois, si le texte est validé.

  • Chaque État membre devra faire appliquer cette réglementation via des contrôles chez les vendeurs, éleveurs et particuliers.

Pourquoi ce virage radical ?

La Commission explique ce nouveau cap par plusieurs enjeux majeurs, tous liés à la société moderne et à l’environnement. Ces motivations sont reprises dans différents rapports européens et par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) :

  • Limiter l’introduction d’espèces invasives : des animaux échappés ou relâchés peuvent s’installer dans la nature et perturber les écosystèmes. Exemple : la tortue de Floride, listée par l’IUCN comme invasive, menace la tortue Cistude en Europe.

  • Lutter contre le trafic illégal d’espèces protégées : selon Interpol, le commerce illégal d’espèces sauvages est l’un des trafics les plus lucratifs au monde.

  • Assurer un meilleur respect du bien-être animal : de nombreuses espèces exotiques nécessitent des conditions très spécifiques rarement réunies en captivité (source : EFSA, 2021).

  • Prévenir les risques sanitaires : certaines espèces sont porteuses de zoonoses transmissibles à l’humain, comme la salmonellose via les reptiles (source : CDC, 2022).

Exemples d’impacts sur l’environnement et la santé

Problème Exemple Conséquences possibles
Espèce invasive Tortue de Floride libérée dans la nature Mise en danger de la tortue Cistude, espèce protégée en France
Trafic d’animaux Importation illégale de perroquets amazones Menace d’extinction et propagation de maladies aviaires
Risque zoonotique Python porteur de salmonelle transmis à l’humain Épidémie locale, hospitalisations

Ce que cela changerait pour les propriétaires

Pour les détenteurs ou futurs acquéreurs d’animaux exotiques, la réforme pourrait transformer profondément les pratiques.

  • L’acquisition et la reproduction de toutes les espèces non explicitement autorisées seraient interdites. Même les animaux nés en captivité pourraient devenir illégaux s’ils ne figurent pas sur la liste.

  • Frustration pour les passionnés : fin des élevages amateurs de certaines espèces rares, disparition d’échanges entre particuliers, perte de diversité dans les animaleries.

  • Risque de croissance du marché noir : documenté par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), le commerce clandestin pourrait se développer.

  • Incidences sur la vie des animaux déjà détenus : interrogations sur leur devenir, obligation éventuelle de s’en séparer, surveillance et contrôles renforcés.

En pratique, cette réforme redéfinirait le cadre légal de la détention d’animaux exotiques en Europe, en plaçant la responsabilité des particuliers et des éleveurs au cœur du dispositif de régulation.

 

Débat animé chez les passionnés

Salons, forums, réseaux sociaux : la communauté des amateurs d’animaux exotiques se mobilise massivement. Le débat met en lumière plusieurs positions :

  • Préserver la diversité : certains estiment que cette loi réduit la richesse des espèces disponibles et limite la liberté de choix des particuliers.

  • Soutenir l’éducation et la conservation : plusieurs éleveurs affirment que leurs pratiques contribuent à sensibiliser le public et à préserver certaines espèces menacées.

  • Penser au bien-être : des associations de protection animale rappellent qu’une partie de ces espèces ne se plaisent pas en captivité et nécessitent des conditions que peu de foyers peuvent garantir.

  • Liberté individuelle vs intérêt général : le débat pose la question de l’équilibre entre liberté privée et protection collective des écosystèmes.

Les autorités, de leur côté, invoquent la nécessité d’anticiper les risques à long terme, qu’ils soient écologiques, sanitaires ou éthiques.

Un contexte de responsabilisation digitale

Ce projet de réglementation intervient à une époque où la gestion des données personnelles fait également partie de la vie quotidienne des internautes passionnés par le sujet :

  • Accès aux articles liés souvent conditionné à l’acceptation des cookies ou à la personnalisation des préférences de confidentialité.
  • Utilisation des données recueillies pour analyser les audiences, proposer des contenus et publicités sur mesure, réaliser des enquêtes ou proposer des services de géolocalisation.
  • L’annonce de ces changements est largement relayée sur les réseaux sociaux, permettant le débat public et la mobilisation des communautés d’intérêts.

Vers une nouvelle ère pour les animaux de compagnie ?

Dans les prochains mois, la version finale de cette liste suscitera espoirs ou inquiétudes selon les acteurs concernés. Le sort de nombreux animaux exotiques en Europe reste incertain.

L’avenir des terrariums, aquariums, volières et autres vivariums dépendra d’arbitrages complexes entre :

  • les passions privées,

  • l’intérêt public,

  • et la préservation de la vie sauvage.

Pour en savoir plus sur comment agir contre la maltraitance, consultez les initiatives en cours.