Un rorqual commun, le deuxième plus grand animal du monde, a été observé début mai à quelques centaines de mètres seulement du port de Nice. Cette apparition rare et spectaculaire a émerveillé riverains et professionnels de la mer, tout en rappelant la richesse insoupçonnée de la biodiversité méditerranéenne. Retour sur une rencontre exceptionnelle et sur les enjeux de la préservation de ces géants marins.
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Un matin pas comme les autres sur la Côte d’Azur
Le samedi 10 mai 2025, alors que la baie de Nice s’éveillait sous un ciel limpide, Simon Nardini, responsable d’une base nautique locale, a aperçu une immense silhouette sombre fendant les eaux calmes à quelques centaines de mètres du port. L’émotion a vite gagné les témoins : un rorqual commun, long d’une dizaine de mètres, nageait paisiblement, accompagné de quelques dauphins. La scène, filmée et partagée sur les réseaux sociaux, a suscité l’étonnement et l’admiration des Niçois, peu habitués à côtoyer un tel géant à proximité immédiate de la ville.
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Qui est le rorqual commun ?
Le rorqual commun (Balaenoptera physalus) est le deuxième plus grand animal vivant sur Terre, juste après la baleine bleue. Adulte, il peut dépasser 20 mètres de long et peser jusqu’à 80 tonnes. Ce cétacé se distingue par sa silhouette élancée, sa nage rapide et son souffle puissant, visible à plusieurs kilomètres. Il fréquente régulièrement la Méditerranée, notamment la zone du sanctuaire Pelagos, une aire marine protégée entre la France, Monaco et l’Italie, mais reste discret et rarement observé près des côtes.
Pourquoi un rorqual si près du port ?
La présence d’un rorqual commun à quelques encablures du port de Nice n’est pas anodine. La baie de Nice est caractérisée par des fonds marins qui plongent rapidement à grande profondeur, offrant un habitat propice à de nombreux cétacés. Le rorqual se nourrit principalement de krill, de petits poissons et de calmars, qu’il chasse en suivant les bancs de proies, parfois jusque dans ces eaux côtières. Selon les spécialistes, la Méditerranée nord-occidentale accueille quelques centaines de rorquals chaque année, mais leur passage près des zones urbaines reste un événement rare pour le grand public.
Des témoins fascinés par la rencontre
« C’est un moment inoubliable, on se sent tout petit face à un animal aussi majestueux », confie Simon Nardini, encore émerveillé par la scène. Les professionnels présents ont veillé à respecter la charte d’observation des cétacés, en gardant une distance suffisante pour ne pas perturber l’animal. L’association NaturDive, spécialisée dans l’étude des cétacés méditerranéens, estime qu’il s’agissait probablement d’un jeune individu, voire d’une mère accompagnée de son petit, bien que cela reste à confirmer.
Le rorqual commun, sentinelle de la Méditerranée
Le rorqual commun est un véritable indicateur de la santé des écosystèmes marins. Sa présence témoigne de la richesse, mais aussi de la fragilité de la Méditerranée. L’espèce est classée « vulnérable » sur la liste rouge de l’UICN. Elle est menacée par la pollution, les collisions avec les navires, le bruit sous-marin et la raréfaction des ressources alimentaires. Les scientifiques rappellent que chaque observation de rorqual est précieuse pour mieux comprendre ses habitudes et adapter les mesures de protection.
Des initiatives pour protéger les géants des mers
La Méditerranée bénéficie de plusieurs dispositifs de protection, dont le sanctuaire Pelagos, qui vise à préserver les mammifères marins et leur habitat. Des chartes d’observation responsables sont mises en place pour limiter le dérangement des animaux. Les recherches menées par des associations comme NaturDive ou le Groupe de Recherche sur les Cétacés permettent de mieux connaître la population de rorquals et d’alerter sur les dangers qui les guettent. Les professionnels de la mer sont formés à éviter les collisions et à signaler toute observation inhabituelle.
Préserver la magie des rencontres
L’apparition d’un rorqual commun aux portes de Nice rappelle que la nature réserve encore des surprises, même au cœur des zones urbaines. Elle invite à porter un regard neuf sur la biodiversité qui nous entoure et à s’engager pour la préserver. La fascination pour les grands cétacés ne se limite pas à la Méditerranée : d’autres régions du globe offrent aussi des rencontres inoubliables avec ces géants, comme l’observation des baleines du Saint-Laurent, au Québec, qui attire chaque année passionnés et naturalistes en quête d’émotions fortes au contact des mammifères marins. Observer un tel géant n’est pas seulement un privilège : c’est aussi une responsabilité collective. Chacun, à son échelle, peut contribuer à la protection des océans, pour que ces rencontres exceptionnelles restent possibles demain.