Le 11 juillet 2025, un homme de 63 ans a été retrouvé sans vie à Majapahit, un village de l’île de Sulawesi (Indonésie), après avoir été ingéré en entier par un python réticulé (Malayopython reticulatus) mesurant environ huit mètres.

Ce type d’incident, aussi choquant que rare, soulève des questions croissantes sur les risques de cohabitation entre humains et faune sauvage dans les zones agricoles tropicales.

Les faits : un drame en Indonésie

Selon les informations rapportées par les médias locaux, dont Kompas et Tribun News, la victime, un agriculteur expérimenté, ne rentre pas à son domicile à la tombée de la nuit. Sa famille, inquiète, alerte la communauté. Le lendemain matin, les villageois découvrent sa moto abandonnée à proximité d’une parcelle de cultures. Non loin de là, un python réticulé au ventre anormalement gonflé est repéré dans une zone boisée.

Après avoir neutralisé l’animal – pratique fréquente dans ce type de situation, bien que controversée –, les habitants procèdent à une incision du corps du serpent. Ils y découvrent le corps de l’homme, recroquevillé et habillé, selon les constats de la police locale. Le corps est restitué à la famille après identification.

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Un événement rare mais documenté

Le python réticulé est le plus long serpent du monde et l’un des seuls capables d’avaler un humain adulte. Présent dans la majeure partie de l’Asie du Sud-Est, il vit souvent dans des zones proches des habitations, en raison de la déforestation, du morcellement des habitats naturels et de l’abondance de proies domestiques (Source : IUCN Red List, National Geographic).

Bien que spectaculaire, ce type d’attaque reste extrêmement rare. Depuis 2017, une poignée de cas a été documentée, notamment à Salubiro (2017), Muna (2022), Kalempang (2018) ou encore Tinanggea (2020). Ces événements ont souvent en commun un contexte rural, des conditions climatiques humides, et une activité agricole isolée.

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Le python réticulé : un prédateur redoutable

Le python réticulé (Malayopython reticulatus) est le plus long serpent du monde, pouvant dépasser 8 mètres et peser jusqu’à 100 kg. Présent dans toute l’Asie du Sud-Est, il est réputé pour sa force et sa capacité à avaler des proies volumineuses.

Son mode de chasse est redoutable : il s’enroule autour de sa proie, l’asphyxie, puis l’avale entière. Si son régime alimentaire se compose habituellement de chèvres, chiens ou autres animaux domestiques, il arrive, très rarement, qu’il s’attaque à l’humain.

Ce type d’incident reste exceptionnel, mais il rappelle la dangerosité de la faune sauvage indonésienne et les risques liés à la cohabitation avec de tels prédateurs.

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État retrouvé Caractéristiques du python
Corps du sexagénaire replié, complet, vêtements intacts Python réticulé
Longueur : 8 m
Poids estimé : 90-100 kg

Cohabitation sous tension : un défi environnemental

Le ministère indonésien de l’Environnement a rappelé dans un communiqué que la déforestation, la fragmentation des habitats et l’expansion des zones agricoles exposent davantage les populations rurales aux grands reptiles, notamment les pythons et les varans. Le phénomène est aggravé par le recul des forêts primaires et le manque de corridors écologiques.

Selon le biologiste Heri Purnomo (Université Gadjah Mada), « la perte d’habitat oblige certains prédateurs à chercher de nouvelles sources de nourriture, parfois en zone habitée. Ce n’est pas une attaque intentionnelle, mais une réponse à la pression écologique. »

Réaction des autorités et mesures de prévention

La police locale a ouvert une enquête pour comprendre les circonstances exactes de l’incident. Aucun dysfonctionnement n’a été relevé à ce stade. Des campagnes de sensibilisation sont menées depuis plusieurs années dans les villages de Sulawesi pour éviter l’isolement en zone boisée, en particulier à l’aube et au crépuscule, moments où les serpents sont les plus actifs.

Les ONG locales, comme ProFauna Indonesia, rappellent que l’usage de lampes frontales, de bâtons et de radios peut réduire les risques en zone agricole. Par ailleurs, la surveillance communautaire et l’échange d’informations sur la faune sont des leviers essentiels pour prévenir ce type de drame.

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Une tragédie révélatrice d’un déséquilibre plus profond

Au-delà de l’émotion légitime, l’incident de Majapahit illustre la difficulté croissante d’une cohabitation pacifique entre les humains et les grands prédateurs, dans un archipel où les enjeux de conservation s’opposent souvent aux réalités du quotidien rural.

Les experts appellent à renforcer la planification écologique des territoires, avec la mise en place de zones tampons et de programmes d’éducation environnementale à destination des communautés rurales.

Pour en savoir plus :

Prévention et cohabitation avec la faune sauvage

Face à la rareté de ces attaques, la peur et la fascination se mêlent. Les spécialistes recommandent la vigilance, surtout lors des saisons humides. Évitez de vous isoler dans les champs tôt le matin ou tard le soir, surveillez la présence d’indices d’animaux, et informez immédiatement la communauté en cas d’anomalie. Un équipement adapté, radio ou téléphone portable chargé, bâton robuste, lampe puissante, peut faire la différence.

Les autorités locales, en lien avec les experts en faune, multiplient les campagnes de sensibilisation et les interventions pour prévenir de nouveaux drames. La solidarité et la vigilance restent les meilleurs remparts face aux prédateurs sauvages.

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Une tragédie qui interroge

Le drame de Majapahit rappelle, douloureusement, que le danger peut surgir au détour du plus banal des gestes quotidiens. Cette tragédie met en lumière la nécessité de mieux comprendre la faune indonésienne et d’apprendre à cohabiter avec la nature sauvage.

La communauté, unie dans l’épreuve, doit rester vigilante et solidaire. L’enquête se poursuit, mais l’essentiel est désormais de prévenir de nouveaux incidents et de sensibiliser les habitants aux risques liés à la faune.

Face à la puissance de la nature, la prudence et la solidarité sont plus que jamais de mise.